Século XVIII

Alteridade
como princípio motor da utopia

 

 


Claude Gilbert

Histoire de Calejava ou de l’isle des hommes raisonnables, avec le paralelle de leur morale et du christianisme
(1700)

 

Georges Psalmanaazaar  

Description of Island Formosa
(1704)

 

Marie-Antoine Legrand

 Le Roi de Cocagne, Comédie
( 1719)

Lassay

Relation du Royaume des Féliciens
(1727)


Jean-Baptiste de Boyer Argens

Le Législateur Moderne ou les Mémoires du Chevalier de Meillcourt
(1739)


Simon Berington

The Memoirs of Sigr Guadentio di Lucca, taken from his confession and examination before the Fathers of the Inquisition at Bologna in Italy
(1737)

 


Ludwig Holberg

Nicolai Klimii Iter Subterraneum
(1741)

 

Louise Cavelier Levesque  

Le Prince des Aigues Marines et le Prince invisible
(1744)


John Kirkby

The Capacity and Extent of the Human Understanding, Exemplified in the Extraordinary Case of Automathe
(1745) 

Armand-Léon de Madaillon de Lesparre

Relation du Royaume des Féliciens
(1756)


James Burgh
 

An Account of the First Settlement, Laws, Form of Government, and Police of the Cessares, a People of South
(1764)


Nicolas Bricaire de La Dixmerie
 

Le Sauvage de Taïti aux Français, avec un Envoi au Philosophe Ami des Sauvages
(1770)

John Bunyan

Le Pèlerinage d'un Nommé Chrétien, Écrit sous l' Alégorie d'un Songe
(1772)

Albrecht von Haller  

Usong, Histoire Orientale
(1772)


Augustin Rouille d'Orfeuil
 

L' Alambic des loix, ou Observations de l'Ami des François sur l'Homme et sur les Loix
(1773)

Jean-Gauvin dit Gallois  

Le Retour de l'Âge d'Or, ou le Règne de Louis XVI
(1774)

 

Pons-Augustin Alletz

Les Rêves d'un Homme de bien qui peuvent être réalisés, ou les vues utiles et pratiques de M. l'abbé de Saint-Pierre, choisies dans ce grand nombre de projets singuliers, dont le bien public était le principe
(1775)


Abbé Gabriel-François Coyer

Lettre au Docteur Maty, Secrétaire de la Société Royale de Londres, sur les Géants Patagons
(1767)

Abbé Gabriel-François Coyer

Chinki, Histoire Cochinchinoise qui peut servir à d'autres pays
(1768)


Julien-Jacques Moutonnet de Clairfons

Les Isles Fortunées, ou les Aventures de Bathylle et de Cléobulle
(1778)

 

Robert-Martin Lesuire

Le Nouveau Monde
(1781)


J.-Ch. Poncelin de la Roche-Tilhac

Histoire des révolutions de Taïti, avec le tableau du gouvernement, des moeurs, des arts et de la religion des habitans de cette isle
(1782)

Abbé Maillot

Le Voyage mystérieux de l'isle de la vertu
(1788)


Jean-François André de Ligneville

 Entretiens de Zerbes, roi de Lydie, et de son ministre sur la situation des affaires de son royaume
(1788)


Reinser

République universelle, ou l'Humanité ailée réunie sous l'empire de la Raison. L'An premier de la raison
(1789)


Abbé Philippe Serane

L'heureux naufrage, où l'on trouve une idée de la législation conforme à l'humanité, à la nature, au bien public
(1789)


Abbé Balthazard

L'Isle des philosophes et plusieurs autres, nouvellement découvertes et remarquables par leurs rapports avec la France actuelle
(1790)


Moutonnet de Clairfons

Le véritable philantrope ou l'isle de la philantropie
(1790)


Louis Abel Beffroy de Reigny

Nicodème dans la Lune, ou la révolution pacifique
(1791)

Louis Abel Beffroy de Reigny

La Constitution de la Lune
(1792)

Aratus

A voyage to the Moon strongly recommended to all lovers of real freedom,
(1793)


Le Mercier de La Rivière

L’Heureuse Nation ou Relations du gouvernement des Féliciens, peuple souverainement libre sous l’empire absolu de ses lois
(1792)

 

“Quoique monarchie, le Gouvernement des Féliciens est celui de la volonté générale, ou plutôt, des loix dictées par cette volonté. D’après Justamat, l’égalité, telle que l’état social peut la comporter, est une des bases d’un tel Gouvernement: pour leur donner une idée juste de cette égalité, ce fut dans l’intérêt commun de la nation, qu’il en puisa les premières notions, et par cette route il les conduisit à distinguer dans cette branche de leur système politique, le droit et le fait, distinction bien simple, commune même, mais qui n’est pas moins lumineuse; elle répand un si grand jour sur l’égalité sociale, qu’on ne peut plus méconnaître ce qui lui est propre ni le confondre avec ce qui lui est étranger”.

 

A descentração pode ser tão radical que a leve a utopia a recuar quase até à fábula, ao país das abelhas ou
das formigas.


Emmer de Vattel
 

Les Fourmis
(1757)

Bernard Mandeville

 

The fable of the bees or, private vices publick benefits
(1714)

 

 

“A spacious hive well stock'd with Bees, That lived in Luxury and Ease;
And yet as fam'd for Laws and Arms,As yielding large and early Swarms;
Was counted the great Nursery Of Sciences and Industry.
No Bees had better Government, More Fickleness, or less Content.
They were not Slaves to Tyranny,Nor ruled by wild Democracy;
But Kings, that could not wrong, because Their Power was circumscrib'd by Laws.”


Bernard de Mandeville

La Fable des Abeilles ou les Fripons devenus honnêtes gens, avec le commentaire où l'on prouve que les vices des particuliers tendent à l'avantage du public
(1740)

« Un nombreux essaim d’abeilles habitait une ruche spacieuse. Là, dans une heureuse abondance, elles vivaient tranquilles. Ces mouches, célèbres par leurs lois, ne l’étaient pas moins par le succès de leurs armes, et par la manière dont elles se multipliaient. Leur domicile était un séminaire parfait de science et d’industrie. Jamais abeilles ne vécurent sous un plus sage gouvernement : cependant, jamais il n’y en eut de plus inconstantes et de moins satisfaites. Elles n’étaient, ni les malheureuses esclaves d’une dure tyrannie, ni exposées aux cruels désordres de la féroce démocratie. Elles étaient conduites par des rois qui ne pouvaient errer, parce que leur pouvoir était sagement borné par les lois. Ces insectes, imitant tout ce qui se fait à la ville, à l’armée ou au barreau, vivaient parfaitement comme les hommes et exécutaient, quoiqu’en petit, toutes leurs actions. Les merveilleux ouvrages opérés par l’adresse incomparable de leurs petits membres, échappaient à la faible vue des humains: cependant il n’est parmi nous, ni machine, ni ouvriers, ni métiers, ni vaisseaux, ni citadelles, ni armes, ni artisans, ni ruses, ni science, ni boutiques, ni instruments, en un mot, il n’y a rien de tout ce qui se voit parmi les hommes dont ces animaux industrieux ne se servissent aussi. Comme donc leur langage nous est inconnu, nous ne pouvons parler de ce qui les concerne qu’en employant nos expressions. L’on convient assez généralement qu’entre autres choses dignes d’être remarquées, ces animaux ne connaissaient point l’usage des cornets ni des dés; mais puisqu’ils avaient des rois, et par conséquent des gardes, on peut naturellement présumer qu’ils connaissaient quelque espèce de jeux. Vit-on en effet jamais d’officiers et de soldats qui s’abstînssent de cet amusement ? Ceux qui faisaient des dépenses excessives et tous ceux qui vivaient de ce luxe furent forcés de se retirer. En vain ils tentèrent de nouvelles occupations ; elles ne purent leur fournir le nécessaire ».

 

Olga Pombo opombo@fc.ul.pt